Tempus fugit

Le CD Josquin et Milan, messes Ave maris stella et D’ung aultre amer, constitue le huitième tome de l’intégrale Josquin l’Européen, première mondiale en cours, avec Biscantor ! et Métamorphoses, sous la direction de Juliette de Massy. Pour ce programme, Biscantor ! est constitué d’une soprano, d’un haute-contre, et d’une basse. Quant à Métamorphoses, il comprend pour l’occasion une soprano, un contre-ténor, deux ténors et une basse.

L’enregistrement a eu lieu lieu à Javols (48), du 7 au 10 octobre 2019. Après quelques péripéties, l’enregistrement réalisé en octobre 2019 à Javols est dans les bacs, ce 15 mai 2020 !

C’est une production d’Atelier Vocal en Cévennes (AVeC) , à qui La Chapelle des Flandres a donné licence d’employer Biscantor ! et Métamorphoses. AVeC a reçu l’aide, pour cette production, de la FNADT (Fonds national d’aménagement et de développement du territoire), de la région Occitanie et du département de la Lozère, ainsi que de nombreux mécènes individuels.

Outre le CD, la production a consisté en concerts et prestations en Lozère et dans le Cantal.

Profitant de la forme inhabituelle de la messe D’ung aultre amer et de la relative brièveté des deux messes (l’autre est la Ave maris stella), Maurice Bourbon a imaginé une création, Tempus fugit…, en encadrant les œuvres magnifiques de Josquin et en y insérant des compositions originales sur des textes d’Agrippa d’Aubigné, de Ronsard, de Baudelaire et de Proust, ainsi qu’un madrigal spirituel de Monteverdi, sur le thème du temps qui passe. Comme un clin d’œil d’auteurs, au fil des siècles, à un glorieux prédécesseur !

La première page du livret prévient l’amateur de Josquin, et de Josquin seul, qu’il pourra sélectionner les dix plages consacrées aux deux messes et n’écouter qu’elles.
Mais n’écouter que les plages 2-6, 10-13 et 15, ce serait se priver de l’écrin dans lequel se déploient et s’articulent les superbes polyphonies franco-flamandes de la liturgie ordinaire, ce serait se priver d’une pensée musicales du temps humain où l’invocation religieuse puise peut-être sa signification profonde... Cet écrin magnifique comprend un madrigal de Monteverdi (E questa vita un lampo) et cinq pièces composées par Maurice Bourbon sur des textes poétiques.

• Conversation avec Josquin (Maurice Bourbon)
• Josquin et Milan (Jacques Barbier)
• Extrait
• Critiques

Conversation avec Josquin (Maurice Bourbon)

— 498 !
— ...
— En 2021, 500 !
— … ?
— Enfin, Josquin, tu ne te souviens pas ? En 2021, on célébrera les 500 ans de ta mort.
— Ah ! Déjà ?
— Et j’ai une bonne nouvelle pour toi, on a maintenant bon espoir de clore en 2021 l’intégrale de l’enregistrement de tes messes…
— Tu vois…, je te l’avais dit que vous y arriveriez !
— C’est effectivement probable, car nous avons obtenu une bonne partie des moyens nécessaires.
— …
— Mais cessons de parler de sous, place à l’artistique ! Avec « Tempus fugit… »…
— Tempus fugit ?
— Il y a quelques années, Géraldine Mocellin, conservatrice du musée départemental de l’Isère, avait demandé à Métamorphoses un concert d’ouverture pour l’exposition « Les bâtisseurs d’éternité » …
— Hi, hi, hi, les bâtisseurs d’éternité …
— Tu te doutes que le titre m’a bien plu, mais… j’ai eu le vertige… Heureusement, j’ai tout de suite pensé à toi, vieux complice, pour tenir ton rôle avec aisance devant l’éternité...

Josquin et Milan (Jacques Barbier)

Milan : un foyer culturel actif
Le début des années 1480 est une période très controversée, concernant l’activité de Josquin Desprez. Inscrit à la chapelle de René d’Anjou, s’est-il mis, à la mort du « bon roi René » en 1480, au service du roi de France Louis XI dans son château de Plessis-les-Tours, ou comme chantre à la Sainte-Chapelle à Paris ? A-t-il voyagé en Italie, à Milan ou à Ferrare comme le supputent quelques historiens de la musique ? Ces années d’itinérance en France ou ailleurs, d’une chapelle à l’autre, lui permettent peu à peu de se forger une réputation, de connaître pendant ses années d’apprentissage les œuvres de maîtres qu’il admire. L’influence de leur style respectif et de leur technique compositionnelle se retrouvera dans le choix des modèles dont il s’inspirera plus tard à l’instar de la Missa D’ung aultre amer.

Extrait

Nous vous proposons d’écouter un enchaînement où l’« Agnus » de la Messe D’ung aultre amer de Josquin Desprez est enchâssé au creux de deux compositions de Maurice Bourbon, Tempus secundus et Epilogus. Nous assistons alors à un dialogue magnifique entre deux siècles, à cinq-cents ans d’intervalle, où les styles se donnent mutuellement un incroyable relief d’éternité musicale.

Quelques critiques

Rodolphe Bruneau-Boulmier & Émilie Munera, dans leur magazine En Pistes ! du 1er juin 2020 sur France-Musique.

Joël Chevassus, dans les pages du jeune Audiophile-Magazine (numéro 2, p.30).

Thierry Hillériteau, sur le site du quotidien Le Figaro, publié le 9 juin 2020 (ici pour les abonnés au Figaro, là pour les autres).

Jean-Pierre Robert, sur le site on-mag.fr, publié le 14 juin.

Lionel Lestang, dans Valeurs actuelles en sa livraison du 25 juin 2020.

Anne-Sandrine Di Girolamo, dans un entretien avec Maurice Bourbon sur Gang Flow, Le média de la musique classique, publié le 23 juillet 2020.

Christophe Steyne, dans l’article « Glorieuse étape milanaise dans l’intégrale des messes de Josquin par Biscantor-Métamorphoses » publié le 22 août 2020 sur le site Crescendo-Magazine.

Jean-Marc Petit, lors de sa série sur les « 600 ans de compositeurs nordistes » publiée par La Voix du Nord dans la semaine du 24 août, ne peut pas ne pas faire mention de Josquin Desprez et du projet d’enregistrement de l’intégrale des messes de Josquin. Dès le début de la série, Maurice Bourbon est sollicité pour évoquer ce grand compositeur. À la fin de cette série (éd. du 28 août), J.M. Petit publie cet encart.

Maurice Bourbon présente l’enregistrement dans l’émission de Christophe Gravereaux, Ballade musicale sur idfm98, du mercredi 16 septembre.

Dans son édition « Semaine n° 42 / Octobre 2020 », la revue culturelle Lexnews met avant notre enregistrement et lui consacre une chronique dans sa page « Nouveautés Musique » [tiré à part].

Dans Croix du Nord du 13 novembre 2020, Françoise Objois vous écrit : « Laissez-vous porter par « Josquin l’Européen » » !