Épidode 3 : quatre jours d’enregistrement, est-ce suffisant ?

Samedi 4 juillet au soir (suite)

Balance. Jean-François Felter, arrivé le vendredi 3 au soir, a mis en place son matériel dans la journée du samedi et a fignolé sa prise de son jusqu’à la balance officielle. Ensuite, la mise en boîte de l’Agnus 1 de la Malheur me bat est réalisée, avec la teneur d’AKarena Voces. C’est la « face nord » évoquée par Vincent.

Dimanche 5 juillet, début des prises à 10h30

Philippe, basse et assistant , se souvient de la veille : « Qu’est-ce qu’il est beau, cet Agnus 1 ! »

Mon commentaire : en ce dimanche, j’assiste aux prises, et participe un peu à la direction artistique. Après chaque prise, l’ordre des remarques aux chanteurs est le suivant : la cheffe prend la parole d’abord, puis Jean-François Felter, le directeur artistique « sous le micro », puis enfin, moi, comme directeur artistique d’appoint. Je demande quelques améliorations de la prosodie latine et, ici ou là, ou à tel ou tel, quelques aménagements de hauteur pour améliorer la justesse harmonique.

Le début de l’enregistrement est centré sur L’ami Baudichon et sur les pièces qui ont été choisies pour recevoir en « Tenor » l’appoint des trois voix d’AKarena Voces. Ces trois voix se marient, s’amalgament et apportent leur concours optimal, tour à tour, pour servir la longue tessiture et la dynamique de cette voix-charpente écrite par Josquin. Ce « Tenor » est un ostinato. Les trois voix supplémentaires permettent, par leur emploi intermittent, une diversité de couleur bienvenue.

Les trois chanteurs de la teneur en répétition avec la cheffe d’Akarena Voces, Karen Kapferer.

Les pièces enregistrées ce jour sont : Kyrie 2 (Kyrie), Et in terra pax et Qui sedes (du Gloria), Patrem omnipotentem et Et resurrexit (du Credo). La note finale du « Tenor » du Et resurrexit justifierait à elle seule l’emploi de la teneur supplémentaire : 14 mesures sur un sol aigu !

Le programme est tenu, malgré les foins faits par un tracteur très bruyant et qui nécessitent un arrêt d’une bonne demi-heure. Repos des chanteurs obligé ! Je quitte l’équipe avant le repas du soir. Métamorphoses fera encore une prise après le repas.

Commentaire de Jean-François sur le Kyrie 2 : « Ce n’est pas du calcaire, c’est du granit ! »

Lundi 6 juillet et mardi 7 juillet

Les trois voix d’AKarena Voces quittent l’équipe le matin du 6, après avoir tenu magnifiquement leur rôle. Métamorphoses reste seul.

Noémie, Mathilde, Marcio et Vincent

Le travail se poursuit dans la qualité et la bonne humeur. Mais il semble très vite que l’enregistrement de ce CD très long ne pourra pas tenir dans les quatre jours prévus, malgré une matinée de plus prévue en option. Dès le matin du 7 juillet, Juliette et Jean-François commencent à envisager une solution de repli, qui sera adoptée l’après-midi. La messe L’ami Baudichon sera terminée, avec un Osanna de haute volée. Mais il faudra trouver une session supplémentaire (et des crédits aussi...) pour finir la production, avec la messe Malheur me bat.

Les agendas sont immédiatement consultés et deux options sont envisagées : en octobre 2020, ou en avril 2021. Cette dernière solution serait dangereuse, à 4 mois de la date limite de la fin de l’intégrale ! L’enjeu est de trouver un créneau pour conserver la même équipe. Gageure presque tenue, avec une session de quatre jours du 21 au 24 octobre (début de l’enregistrement le 22 au soir), et un seul changement, la mezzosoprano.

Entre-temps, l’enregistrement de Josquin et Bruxelles aura été réalisé (11-18 septembre). Les jours passeront, et les conditions sanitaires seront de plus en plus mauvaises, nous craindrons un nouveau confinement... Mais la session pourra finalement s’ouvrir (voir la suite prochainement).

Maurice, chef de projet